Non, la vieillesse n’est pas « un naufrage », pour reprendre les mots du Général de Gaulle ! On peut vivre longtemps avec sérénité, accueillir les années sans forcément tomber malade, devenir impotent, perdre sa mémoire et son autonomie…
Pour autant, nos sociétés modernes creusent un gouffre entre les générations. La mort, la vieillesse et toutes les fragilités humaines – maladies, deuils, handicaps de toutes sortes – sont tenues sous le boisseau, comme s’il ne s’agissait pas du cours naturel ou des aléas de l’existence.
Ce phénomène est amplifié par l’aspect ultra connecté de nos modes de vie.
En 1999, le terme « illectronisme » apparaît pour la première fois en France : Lionel Jospin utilise ce néologisme formé à partir des deux termes « illettrisme » et « électronique ». Ce qu’on peut définir par le manque de connaissances nécessaires à l’utilisation des ressources numériques.
En 2019, le syndicat de la presse sociale fait paraître un livre blanc de l’illectronisme. On y apprend que 15 % des personnes de 15 ans ou plus n’ont jamais utilisé internet au cours de l’année, et que 38 % des usagers manquent d’au moins d’une compétence numérique de base. Enfin, 2 % sont dépourvus de toutes compétences. Au total, ce sont donc 17 % des Français qui sont concernés par l’illectronisme !
Bien sûr, la situation est très variable selon les tranches d’âge et le niveau social : sans surprise, 64 % des 75 ans ou plus ne se sont pas connectés du tout au cours de l’année.
Une loi a pourtant été votée le 7 octobre 2016, avec pour but de créer une république numérique inclusive, et de donner confiance dans le numérique.
Les personnes âgées, on l’oublie parfois, ne sont pas nées avec un ordinateur entre les mains ; encore moins avec un smartphone ! « Vu mon âge et celui de mon mari, on est un peu perdus » ; « Ça va trop vite » ; « On ne sait pas où se renseigner », « J’ai toujours peur de faire une bêtise »… Voilà les remarques de nos aînés, souvent perplexes et confus face aux nouvelles technologies.
Pourtant, aujourd’hui, ces outils sont incontournables dans leur quotidien, comme dans le nôtre : faire sa déclaration d’impôts, envoyer des mails, faire renouveler une carte d’identité, assister à une consultation médicale en visio…
Les dames et hommes de compagnie ont pour mission de maintenir la vie sociale et citoyenne des seniors. Se sentir exclus fragilise encore davantage !
Grâce à leurs compétences, mais aussi à leur écoute et leur bienveillance, ils vont aider les seniors dans leurs formalités administratives, les rassurer… mais aussi, s’ils le souhaitent, les former progressivement.
Parce qu’on peut apprendre à tout âge, et que l’exclusion – et d’illectronisme en fait partie – doit absolument être combattue !
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